Des dettes sans honte : Le Luxembourg aide à sortir du piège de l'endettement

Le mot "dette" évoque souvent la honte ou le silence dans la société. Mais au Luxembourg, il est de plus en plus reconnu que les difficultés financières ne sont pas un échec personnel, mais une situation dans laquelle tout le monde peut se retrouver. Pour en parler ouvertement, le ministère de la Famille, de la Solidarité, du Vivre ensemble et de l'Accueil des réfugiés lance la troisième Semaine nationale de prévention du surendettement, qui se déroulera du 28 avril au 2 mai 2025.

Les organisateurs, en partenariat avec l'Association Inter-Actions ASBL et la Ligue d'Aide Médico-Sociale, ont pour objectif de prévenir, d'informer et d'empêcher les personnes de se noyer dans les dettes.

Le Luxembourg propose une procédure clairement structurée pour sortir de l'endettement dans un délai maximum de 7 ans. Elle se déroule en trois étapes :

• Accord de règlement - accord volontaire conclu par l'intermédiaire de la commission de médiation.
• La réintégration judiciaire est une procédure qui se déroule devant un juge de paix.
• La faillite personnelle est une solution de dernier recours, également par voie judiciaire.

À toutes les étapes, les personnes sont accompagnées par des spécialistes : Inter-Actions et la Ligue d'aide médico-sociale offrent non seulement des conseils, mais aussi un soutien à long terme pour rétablir l'autonomie.

Contrairement aux stéréotypes, ce sont les actifs (42 %) plutôt que les chômeurs (11 %) qui s'inscrivent le plus souvent à la procédure. Fait intéressant : plus de 64 % des candidats sont des célibataires, et les familles avec enfants ne représentent que 3 %.

Structure par âge :

• 49% de 31 à 50 ans
• 45% ont plus de 50 ans
• seulement 6 % ont moins de 30 ans

Depuis 2014, la majorité des affaires (82 %) ont été résolues au premier stade, avant le procès. Seuls 7 % d'entre eux aboutissent à une faillite personnelle.

Pendant la semaine de prévention, des stands d'information seront installés dans tout le pays, dans les gares et les lieux publics, où de l'aide, des conseils et du matériel pédagogique seront disponibles. Un site web spécial est également prévu : www.endettement.lu.

L'État envoie un message important : les difficultés financières ne font pas de vous une mauvaise personne. Le système et la société doivent créer un espace d'aide et non de jugement. C'est la base de la justice sociale.