Dans cet article, nous allons donner un aperçu de l'exit tax luxembourgeoise et expliquer comment elle fonctionne dans différentes situations. Toutefois, l'exit tax est un domaine complexe et en constante évolution qui nécessite une connaissance approfondie des lois et réglementations fiscales internationales.
La taxe de sortie est une forme d'impôt sur les plus-values qui s'applique aux personnes qui quittent le Luxembourg et emportent leurs actifs avec elles. Bien que cette taxe puisse être un problème inattendu pour certains, il est important de comprendre les tenants et les aboutissants de la taxe de sortie et l'impact qu'elle peut avoir sur votre planification financière lorsque vous envisagez de quitter le Luxembourg.
Le Luxembourg est depuis longtemps une destination attrayante pour les expatriés qui cherchent à s'établir dans un environnement fiscal favorable. Toutefois, lorsqu'ils quittent le pays, ces mêmes personnes peuvent se trouver confrontées à un obstacle inattendu sous la forme d'une taxe de sortie.
Les particuliers et les entreprises doivent demander l'avis d'experts fiscaux qualifiés avant de prendre des décisions concernant les transferts transfrontaliers d'actifs. Ces conseils peuvent contribuer à garantir la conformité avec les lois et règlements les plus récents, à atténuer les obligations fiscales potentielles et à éviter des litiges juridiques coûteux.
Une taxe de sortie est une taxe imposée aux particuliers ou aux entreprises lorsqu'ils quittent un pays et transfèrent leurs actifs. L'objectif de cette taxe est d'empêcher l'évasion fiscale des particuliers ou des entreprises qui pourraient chercher à transférer leurs actifs vers une juridiction où la fiscalité est moins élevée.
Plus précisément, la taxe de sortie au Luxembourg est une taxe destinée à empêcher les contribuables d'échapper à l'impôt en transférant leur résidence, leurs activités ou leurs actifs hors d'un pays sans payer les impôts appropriés sur les plus-values réputées latentes.
Cette taxe est généralement imposée sur des actifs tels que la propriété intellectuelle ou les brevets, qui sont souvent transférés vers une juridiction à faible taux d'imposition ou sans impôt en dehors de l'UE afin d'éviter de payer des impôts sur les bénéfices générés par la vente de ces actifs.
La taxe de sortie exige que l'État membre détermine le montant des plus-values latentes sur les actifs transférés et impose la taxe au moment du transfert. Le montant de la taxe est égal à la valeur d'exploitation des actifs transférés à la date du transfert moins leur valeur fiscale.
L'impôt est perçu sur une période de 5 ans dans le cas d'un transfert vers un pays membre de l'Union européenne avec lequel le Luxembourg ou l'UE a conclu un accord mutuel pour le recouvrement des créances fiscales. Pour les transferts vers toute autre juridiction, les reports ne sont plus autorisés.
Les lois réglementant l'exit tax au Luxembourg ont commencé à apparaître en 2018, marquée par l'adoption d'une série de projets et de directives.
L'une d'entre elles est la directive anti-évasion fiscale du 12 juillet 2016 ;(ATAD 1), qui a été transposée en droit national par la loi du 21 décembre 2018. L'ATAD a été élaborée en réponse aux actions BEPS de l'OCDE de 2015, visant à lutter contre l'évasion fiscale des entreprises. La directive comprend des mesures visant à lutter contre la planification fiscale agressive, à améliorer la transparence fiscale et à promouvoir une concurrence fiscale équitable entre toutes les entreprises de l'UE.
L'ATAD comprend cinq mesures de lutte contre l'évasion fiscale qui sont entrées en vigueur le 1er janvier 2019. L'une de ces mesures est la taxe de sortie, qui vise à empêcher les entreprises de délocaliser leurs actifs pour éviter de payer des impôts. L'ATAD fournit un cadre de mise en œuvre cohérent, coordonné et flexible pour ces mesures, permettant à chaque État membre d'adopter des mesures plus strictes dans sa législation nationale.
En 2019, de nouvelles mesures ont été prises pour lutter contre la fraude fiscale, l'évasion fiscale et la planification fiscale agressive. La Loi du 20 décembre 2019, a transposé en droit national la directive anti-évasion fiscale de l'UE du 29 mai 2017 ;(ATAD 2) qui a modifié l'ATAD 1 en ce qui concerne les asymétries hybrides avec des pays tiers. La loi entre en vigueur à partir des exercices commençant le 1er janvier 2020 ou après cette date.
L'ATAD 2 a pour objet de compléter les dispositions de l'ATAD 1 et contient des mesures visant à neutraliser les asymétries hybrides impliquant des pays tiers. Le texte de l'ATAD 1 se limite à des règles visant à neutraliser certaines asymétries hybrides (entités hybrides et instruments financiers hybrides) exploitant les différences entre les dispositions fiscales de deux Etats membres.
Le texte de l'ATAD 2 traite des asymétries hybrides entre les États membres et les pays tiers et étend le champ d'application de l'ATAD à d'autres asymétries hybrides (établissements stables hybrides, asymétries importées, transferts hybrides, entités à double résidence). Ces mesures s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par l'Union européenne pour lutter contre l'évasion et la fraude fiscales et pour créer des conditions de concurrence plus équitables pour tous les contribuables.
Lors du transfert d'actifs au Luxembourg, il convient de tenir compte de certaines considérations importantes.
Si un contribuable transfère sa résidence fiscale, ses activités exercées par l'intermédiaire d'un établissement stable (EP) étranger, les actifs d'un EP étranger ou une entreprise au Luxembourg, la valeur des actifs nets investis doit être égale à la valeur déterminée dans l'État de sortie au début du premier exercice financier au Luxembourg. Cette valeur peut être contestée par le Luxembourg si elle est supérieure à la valeur d'exploitation des actifs.
Il est également important de noter que la date d'acquisition des actifs transférés est leur date d'acquisition historique, et non la date de transfert.
Lorsqu'un contribuable décide de transférer ses actifs ou son entreprise hors du Luxembourg, plusieurs implications fiscales doivent être prises en compte. Des règles spécifiques s'appliquent au transfert d'actifs hors du pays afin de garantir que l'État reçoive sa juste part d'impôts.
Les dispositions luxembourgeoises en matière d'imposition à la sortie couvrent les actifs faisant partie d'une entreprise ou d'un établissement permanent ainsi que les actifs individuels et s'appliquent aux transferts vers les juridictions de l'UE et des pays tiers.
En ce qui concerne les transactions considérées comme imposables aux fins de l'exit tax.
L'exit tax due est calculée en soustrayant la valeur fiscale de la valeur d'exploitation des actifs transférés à la date du transfert.
Les dispositions luxembourgeoises relatives à l'impôt de sortie prévoient certaines exonérations et déductions destinées à réduire le poids de l'impôt en fonction de la situation du particulier ou de la société. Ces exonérations et déductions peuvent varier en fonction des dispositions spécifiques de la convention fiscale entre le Luxembourg et le pays vers lequel le particulier ou la société déménage.
Les exonérations et abattements possibles de la taxe de sortie au Luxembourg sont les suivants.
Les dispositions relatives à l'exit tax au Luxembourg ont été modifiées pour se conformer à l'ATAD. Le contribuable peut demander le paiement de la dette d'exit tax en versements égaux sur une période maximale de cinq ans uniquement pour les transferts vers les États membres de l'UE et certains pays de l'EEE qui ont conclu une convention d'assistance mutuelle en matière de créances fiscales avec le Luxembourg ou l'UE.
Il est important de garder à l'esprit que la disponibilité et l'étendue des exonérations et des déductions de l'exit tax luxembourgeoise peuvent également dépendre de la situation du particulier ou de la société, ainsi que des dispositions pertinentes de la convention fiscale et de la législation fiscale nationale.
Source: eur-lex.europa.eu, data.consilium.europa.eu, stradalex.lu, gouvernement.lu, taxathand.com, ey.com, ey.com
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